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Étendues de sel brillant sous le soleil, cheminées de fées en forme de murailles pourpres, sources chaudes multicolores, plateaux minéraux aux couleurs surnaturelles émaillés de fumerolles acides, de geysers gazeux et de concrétions de sel et de soufre mouvantes... Tel est l’étrange paysage que dévoile la dépression du Danakil, aussi inhospitalière et dangereuse que stupéfiante.

 

À la croisée de l’Éthiopie, de l’Érythrée, de la Somalie et de Djibouti, c’est là le coin le plus chaud de la planète : ce fossé d’effondrement situé à plus de 12 mètres sous le niveau des mers enregistre régulièrement des températures flirtant avec les 50 degrés. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas. On a du mal à l’imaginer mais ce désert aride a périodiquement appartenu au royaume de la Mer Rouge. En se retirant puis en ressurgissant au gré de défaites et de conquêtes répétées, cette dernière a laissé comme vestige de chacun de ses passages une épaisse couche de sel sous laquelle se joue un divorce géologique toujours en cours, menant à l’écartement des plaques africaine et arabique. De cette instabilité de la croûte terrestre, associée à la nature saline de l’enveloppe qui la recouvre, a émergé cette contrée sismiquement active, où deux volcans règnent en maîtres : l’Erta Ale et ses deux cratères, et le Dallol, site surnaturel et éclatant de couleurs né de la rencontre entre magma, eau et sel.

 

Impitoyable et extrême, le désert du Danakil a longtemps été préservé de toute velléité d’expansion humaine − le contexte politique instable entre Éthiopie et Érythrée a certainement participé à sa protection.  Pourtant, il abrite une biodiversité riche, et a été élu territoire du peuple afar, qui y vit de l’exploitation et du commerce du sel. Il s’ouvre également de plus en plus au tourisme, et il devient de plus en plus fréquent de voir des cohortes de Jeep fonçant sur des routes fraîchement asphaltées croiser les caravanes de dromadaires charriant des plaques de sel qui seront vendues sur les marchés des grandes villes voisines...

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